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V

les faiseurs de mondes

Notre Muséum d’histoire naturelle, dans sa trop étroite enceinte, est un palais de féerie. Le génie des métamorphoses, de Lamarck et de Geoffroy, semble y résider partout. Dans la sombre salle d’en bas les madrépores, en silence, fondent le monde de plus en plus vivant, qui s’élève au-dessus d’eux. Plus haut le peuple des mers, ayant atteint sa complète énergie d’organisation dans ses animaux supérieurs, prépare les vies de la terre. Au sommet, les mammifères. — Sur lesquels la tribu divine des oiseaux déploie ses ailes et semble chanter encore.

La foule ne regarde guère les premiers. Elle passe vite devant ces aînés du globe. Il fait froid, humide chez eux. Elle monte vers la lumière, vers