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l’être enfin décidément et admis, non seulement pour le ver à soie, mais pour l’abeille et certain papillon, pour d’autres animaux encore.



De tout temps, chez toute nation, chez les sages et dans le peuple, on disait : « La mort fait la vie. » On supposait spécialement que la vie des imperceptibles surgit immédiatement des débris que la mort lui lègue. Harvey même, qui le premier formula la loi de génération, n’osa démentir cette ancienne croyance. En disant : Tout vient de l’œuf, il ajouta : ou des éléments dissous de la vie précédente.

C’est justement la théorie qui vient de renaître avec tant d’éclat par les expériences de M. Pouchet. Il établit que des débris d’infusoires et autres êtres se crée la gelée féconde, « la membrane prolifère », d’où naissent non pas de nouveaux êtres, mais les germes, les ovules d’où ils pourront naître ensuite.

Nous sommes dans un temps de miracles. Il faut en prendre son parti. Celui-ci n’a rien qui étonne.

On aurait ri autrefois si quelqu’un eût prétendu que des animaux, indociles aux lois établies, se donnent la licence de respirer par la patte. Les beaux