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III

l’atome

Un pêcheur m’avait donné un jour le fond de son filet, trois créatures presque mourantes, un oursin, une étoile de mer, et une autre étoile, une jolie ophiure, qui agitait encore et perdit bientôt ses bras délicats. Je leur donnai de l’eau de mer, et les oubliai deux jours, occupé par d’autres soins. Quand j’y revins, tout était mort. Rien n’était reconnaissable : la scène était renouvelée.

Une pellicule épaisse et gélatineuse s’était formée à la surface. J’en pris un atome au bout d’une aiguille, et l’atome, sous le microscope, me montra ceci :

Un tourbillon d’animaux, courts et forts, trapus, ardents (des kolpodes), allaient, venaient, ivres de