moins marquées. Nous verrons les rapports intimes qui unissent, comme en une longue bande, les provinces frontières des Ardennes, de Lorraine, de Franche-Comté et de Dauphiné. La ceinture océanique, composée d’une part de Flandre, Picardie et Norman-
p. 189 : « La France peut se diviser en trois parties principales,
dont la première comprend les vignobles ; la seconde, le maïs ;
la troisième, les oliviers. Ces plants forment les trois districts :
1° du nord, où il n’y a pas de vignobles ; 2° du centre, où il n’y
a pas de maïs ; 3° du midi, où l'on trouve les vignes, les oliviers
et le maïs. La ligne de démarcation entre les pays vignobles et
ceux où l’on ne cultive pas la vigne, est, comme je l’ai moi-même
observé à Coucy, à trois lieues du nord de Soissons ; à
Clermont dans le Beauvoisis, à Beaumont dans le Maine, et à
Herbignai près Guérande, en Bretagne. » — Cette limitation,
peut-être trop rigoureuse, est pourtant généralement exacte.
Le tableau suivant des importations dont le règne végétal s’est
enrichi en France, donne une haute idée de la variété infinie de
sol et de climat qui caractérise notre patrie :
« Le verger de Charlemagne, à Paris, passait pour unique,
parce qu’on y voyait des pommiers, des poiriers, des noisetiers,
des sorbiers et des châtaigniers. La pomme de terre, qui nourrit
aujourd’hui une si grande partie de la population, ne nous est
venue du Pérou qu’à la fin du XVIe siècle. Saint Louis nous a
apporté la renoncule inodore des plaines de la Syrie. Des ambassadeurs
employèrent leur autorité à procurer à la France la renoncule
des jardins. C’est à la croisade du trouvère Thibaut,
comte de Champagne et de Brie, que Provins doit ses jardins de
roses. Constantinople nous a fourni le marronnier d’Inde au commencement
du XVIIe siècle. Nous avons longtemps envié à la
Turquie, la tulipe, dont nous possédons maintenant neuf cents
espèces plus belles que celles des autres pays. L’orme était à
peine connu en France avant François Ier, et l’artichaut avant le
XVIe siècle. Le mûrier n’a été planté dans nos climats qu’au milieu
du XIVe siècle. Fontainebleau est redevable de ses chasselas
délicieux à l’île de Chypre. Nous sommes allés chercher le saule
pleureur aux environs de Babylone ; l’acacia, dans la Virginie