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HISTOIRE DE FRANCE.

de servile. Le bon Winfried demande au pape, dans sa simplicité, s’il est vrai que lui, pape, il viole les canons et tombe dans le péché de simonie[1] ; il l’engage à faire cesser les cérémonies païennes que le peuple célèbre encore à Rome, au grand scandale des Allemands. Mais le principal objet de sa haine, ce sont les Scots (nom commun des Écossais et des Irlandais). Il condamne leur principe du mariage des prêtres. Il dénonce au pape, tantôt le fameux Virgile, évêque de Saltzburg, celui qui le premier devina que la terre est ronde, tantôt un prêtre nommé Samson, qui supprime le baptême. Clément, autre Irlandais, et le Gaulois Adalbert, troublent aussi l’Église. Adalbert érige des oratoires et des croix près des fontaines (peut-être aux anciens autels druidiques) ; le peuple y court et déserte les églises[2] ; cet Adalbert est si révéré qu’on

    tionem Romanæ Ecclesiæ, fine tenus vitæ nostræ, velle servare : sancto Petro et vicario ejus velle subjici… Metropolitanos pallia ab illa sede quærere : et per omnia, præcepta Petri canonice sequi desiderare, ut inter oves sibi commendatas numeremur. »

  1. Le pape écrit à Boniface : « Talia nobis a te referuntur, quasi nos corruptores simus canonum et Patrum rescindere traditiones studeamus : ac per hoc (quod absit) cum nostris clericis in simoniacam hæresim incidamus, expetentes et accipientes ab illis præmia, quibus tribuimus pallia. Sed hortamur, carissime frater, ut nobis deinceps tale aliquid minime scribas… » Acta SS. ord. S. Ben., sæc. III, 75.
  2. Saint Boniface écrit au pape Zacharie : « Maximus mihi labor fuit adversus duos hæreticos pessimos… unus qui dicitur Adelbert, natione Gallus, alter qui dicitur Clemens, génère Scotus. — Fecit quoque (Adelbert) cruciculas et oratoriola in campis, et ad fontes… ; ungulas quoque et capillos dedit ad honorificandum te portandum cum reliquiis S. Pétri, principis apostolorum. » Epist. 135.