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HISTOIRE DE FRANCE.

et, tant qu’elle demeura en cet état, aucun accident fâcheux ne put arriver à cette île. Le second furent les ossements de Gwrthewyn le Saint, qui furent enterrés dans les principaux ports de l’île ; et tandis qu’ils y restaient aucun inconvénient ne put arriver à cette île. Le troisième furent les dragons, cachés par Lludd, fils de Beli, dans la forteresse de Pharaon, parmi les rochers de Snowdon. Et ces trois recèlements furent mis sous la protection de Dieu et des attributs divins. L’infortune devait tomber sur l’heure et sur l’homme qui les décèlerait. Vortigern révéla les dragons, pour se venger par là de l’opposition des Cambriens contre lui, et il appela les Saxons sous prétexte de combattre avec lui les Pictes irlandais. Après cela, il révéla les ossements de Gurthewyn le Saint, par amour pour Rowen, fille d’Hengist le Saxon. Et Arthur découvrit la tête de Bran le Saint, fils de Llyr, parce qu’il dédaignait de garder l’île autrement que par sa valeur. Ces trois choses saintes étant décelées, les envahisseurs gagnèrent la supériorité sur la nation cambrienne.

Les trois énergies dominatrices de l’île de Bretagne. — Hu le Puissant, qui amena la nation cambrienne de la contrée de l’été, nommée Defrobani, en l’île de Bretagne : Prydain, fils d’Aedd le Grand, qui organisa la nation et établit un jury sur l’île de Bretagne ; et Rhitta Gawr, qui se fit faire une robe avec les barbes des rois qu’il avait faits prisonniers, en punition de leur oppression et de leur injustice.

Les trois hommes vigoureux de l’île de Bretagne. — Gwrnerlh le bon Tireur, qui tuait avec une flèche de paille le plus grand ours qu’on eût jamais vu ; Gwgawn à la main puissante, qui roulait la pierre de Macnarch de la vallée au sommet de la montagne : il fallait soixante bœufs pour l’y traîner ; et Eidiol le Puissant, qui, dans le complot de Stonehenge, tua, avec une bûche de cormier, six cent soixante Saxons, entre le coucher du soleil et la nuit.

Les trois faits qui causèrent la réduction de la Lloegrie et l’arrachèrent aux Cambriens. — L’accueil des étrangers, la délivrance des prisonniers et le présent de l’homme chauve (César ? ou saint Augustin ? Ce dernier excita les Saxons à massacrer les moines et à porter la guerre dans le pays de Galles).

Les trois premiers ouvrages extraordinaires de l’île de Bretagne. — Le vaisseau de Nwydd-Nav-Neivion, qui apporta dans l’île le mâle et la femelle de toutes les créatures vivantes, lorsque le lac