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MONDE GERMANIQUE.

pape, et assujettir tous les monastères à la règle de saint Benoît.

Des grandes écoles de Luxeuil et de Bobbio sortaient les fondateurs d’une foule d’abbayes : saint Gall, dont nous avons parlé ; saints Magne et Théodore, premiers abbés de Kempten et Fuessen près d’Augsbourg ; saint Attaie de Bobbio ; saint Romaric de Remiremont ; saint Orner, saint Bertin, saint Amand, ces trois apôtres de la Flandre ; saint Wandrille, parent des Carlovingiens, fondateur de la grande école de Fontenelle en Normandie, qui doit être à son tour la métropole de tant d’autres. Ce fut Clotaire II qui éleva saint Amand à l’épiscopat, et Dagobert voulut que son fils fût baptisé par ce saint. Saint Éloi, le ministre de Dagobert, fonde en Limousin Solignac, d’où sortira saint Remacle, le grand évêque de Liège. Il avait dit un jour à Dagobert : « Seigneur, accordez-moi ce don, pour que j’en fasse une échelle par où vous et moi nous monterons au ciel. »

À côté de ces écoles, on vit des vierges savantes en ouvrir d’autres aux personnes de leur sexe. Sans parler de celles de Poitiers et d’Arles, de celle de Maubeuge, où sainte Aldegonde écrivit ses révélations, sainte Gertrude, abbesse de Nivelle, avait été étudier en Irlande ; sainte Bertille, abbesse de Chelles, était si célèbre qu’une foule de disciples des deux sexes affluaient autour d’elle de toute la Gaule et de la Grande-Bretagne.

Queïle était la règle nouvelle à laquelle tant de monastères s’étaient soumis ? Les bénédictins ne demandent pas mieux que de nous persuader qu’elle n’est