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MONDE GERMANIQUE.

gres. Les Romains occupaient aussi ces pays, c’est-à-dire vers le midi jusqu’à la Loire. Au delà de la Loire, le pays était aux Goths. Les Burgundes, attachés aussi à la secte des Ariens, habitaient au delà du Rhône, qui coule auprès de la ville de Lyon. Chlogion, ayant envoyé des espions dans la ville de Cambrai, et fait examiner tout le pays, défit les Romains et s’empara de cette ville. Après y être demeuré quelque temps, il conquit le pays jusqu’à la Somme. Quelques-uns prétendent que le roi Mérovée, qui eut pour fils Childéric, était né de sa race[1]. »

Il est probable que plusieurs des chefs des Francs, par exemple ce Childéric, qu’on nous présente comme fils de Mérovée, père de Clovis, avaient eu des titres romains, comme au siècle précédent Mellobaud et Arbogast. Nous voyons en effet Égidius, un général romain, un partisan de l’empereur Majorien, un ennemi des Goths, et de leur créature l’empereur arverne Avitus, succéder au chef des Francs, Childéric, momentanément chassé par les siens. Ce n’est pas sans doute en qualité de chef héréditaire et national[2], c’est

  1. Grégoire de Tours.
  2. Plusieurs critiques anglais et allemands pensent maintenant, comme l’abbé Dubos, que la royauté des Francs n’avait rien de germanique, mais qu’elle était une simple imitation des gouverneurs impériaux, præsides, etc. Voy. Palgrave, Upon the Commone alth of the England, 1832, 1er vol. — En 406, les Francs avaient tenté vainement de défendre les frontières contre la grande invasion des barbares, et à plusieurs reprises ils avaient obtenu des terres comme soldats romains. Sismondi, I, 174. — Enfin, les bénédictins disent dans leur préface (Scr. r. Fr. I, liii) : « Il n’y a rien, ni dans l’histoire, ni dans les lois des Francs, dont