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COMME JADIS…

grins d’enfant. Parce que j’ai senti votre peine vraie, je voudrais vous dire des choses très simples qui vous apporteraient le même apaisement. C’est beaucoup d’ambition, n’est-ce pas ! Je n’ai en vérité rien autre à vous offrir qu’une sympathie, peu à peu revenue ces jours derniers, pendant que je vous racontais ma vie. Si la naïveté de mon offrande pouvait faire naître un bon sourire, je ne serais pas absolument mécontente de moi, en vous envoyant cette lettre…

Sur ce, mon cousin croyez à mes meilleurs sentiments.

Minnie Lavernes.


GÉRARD DE NOULAINE
À MINNIE LAVERNES


Alors c’est vrai ! J’ai une cousine dans ce grand et lointain Canada qui m’intrigue comme une énigme ! Votre chère lettre m’a restitué mon âme enfantine : je l’ai lue avec l’avidité qui me faisait dévorer en une heure — il y a longtemps — un livre de Gustave Aymard. Ma cousine, vous m’avez narré le plus délicieux conte qui soit. Laissez-moi vous le dire avec tout l’enthousiasme qu’il a suscité en moi. Hé quoi ! en notre siècle d’aviation, alors que l’homme a pris possession même de la voûte bleue, il y a encore de la nature inviolée !