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COMME JADIS…

reau ; j’annoncerai aux camarades qu’un malaise subit t’empêche de parler, et, avec l’aide de quelques-uns des jeunes gens du patronage, nous improviserons un concert… Viens… Crois-moi, Marthe Leray désirait t’entendre, elle m’a demandé deux billets, j’ignorais pour qui était l’autre…

Je dégage mon bras de son étreinte.

— Attends…

La voilette de dentelle remonte jusqu’à la ligne des sourcils bruns, laissant à découvert le bas du visage. Je ne m’étais pas trompé, c’est bien Jacqueline Maurane. C’est elle. À la flamme vacillante du bec de gaz, elle m’apparaît toujours belle et je m’étonne que rien ne tressaille en moi de l’amour ancien, que, durant cet après-midi, sans oser me l’avouer, je croyais encore palpitant en moi. Bien plus, j’éprouve la sensation délicieuse du convalescent retrouvant la libre fonction d’un organe longtemps douloureux. Je comprends le sens de la phrase qui jadis m’a déchiré : « Je ne vous aime pas. En vous, j’ai aimé l’amour et c’est tout. »

L’atmosphère de la salle doit être étouffante. Des femmes s’éventent avec la main. Le mouchoir minuscule de Jacqueline voltige comme un papillon blanc autour de son visage. La voilette s’abaisse. Je me tourne vers Maignan.

— Quand tu voudras, mon cher.

Lui, ne comprends pas.