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toutes leurs maladies à ce dernier terme ruptum, et qu’il y aurait eu en Italie un ancien système médical attribuant tous les maux à un vice des solides qui aurait enfin abouti à ce qu’ils appellent eux-mêmes corruptum ?

S’appuyant ensuite sur les raisons exposées dans cette brochure, qu’il ne publia pas, Vico chercha à établir cette physique sur une métaphysique analogue, et guidé par les origines des mots latins, il dégagea les points de Zénon des altérations du péripatétisme, soutenant que ces points sont la seule hypothèse possible pour descendre de l’abstrait au corps, comme la géométrie est le seul moyen scientifique pour s’élever du corps à l’abstrait. Et après avoir établi que le point n’a pas de parties, ce qui était créer le principe infini de l’extension abstraite, il en conclut que si le point sans étendue forme la ligne par son prolongement, il y a aussi une substance infinie qui, par son prolongement, c’est-à-dire la génération, produit tous les êtres finis. Ainsi Pythagore voulut que le monde fût formé des nombres (qui sont encore plus abstraits que les lignes), mais l’unité n’est pas un nombre, elle engendre le nombre et se trouve indivisible dans tous les impairs : ce qui a fait dire à Aristote que l’essence est indivisible comme les nombres, et que la diviser c’est la détruire ; il en est de même du point qui se trouve contenu également dans des lignes d’une étendue inégale : ainsi, par exemple, la diagonale et la latérale d’un carré, lignes d’ailleurs incommensurables, sont coupées (par des parallèles) en même nombre de points correspondants, et représentent l’hypothèse d’une substance inétendue qui se trouve contenue également dans des corps d’une