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sances véritables et non factices, solides et non pas vaines. »

Le quatrième Discours, prononcé en 1704, a pour texte : « Quiconque veut trouver dans l’étude le profit et l’honneur, doit travailler pour la gloire, c’est-à-dire pour le bien général. » Il attaque les faux savants, qui ne cherchent que l’intérêt, veulent paraître ce qu’ils ne sont pas, et, une fois satisfaits dans leur égoisme, se relâchent et mettent tout en œuvre pour conserver la réputation de savants. Vico avait déjà prononcé la moitié de son discours, lorsqu’arriva le signer D. Felice Lanzina Ulloa, président du Sacré Conseil et le Caton des ministres espagnols. Vico, pour lui faire honneur, donna un tour nouveau à son discours, et il sut, en le résumant, le rattacher à ce qui lui restait à dire, avec la même vivacité d’esprit dont fit preuve Clément XI, lorsque, n’étant que simple abbé, et parlant en italien dans l’académie degli Umoristi, il changea de texte pour rendre hommage au cardinal d’Estrées son protecteur, et commença près d’Innocent XII cette haute fortune qui devait l’élever au pontificat.

Dans le cinquième Discours, prononcé en 1705, Vico établit que les époques de gloire et de puissance pour les sociétés ont été celles où fleurirent les lettres. Il le prouve ensuite par de fortes raisons, et le confirme par une suite d’exemples. Dans l’Assyrie, les Chaldéens furent les premiers savants du monde, et ce fut là que s’éleva la première monarchie puissante. Lorsque les lettres étaient plus florissantes que jamais dans la Grèce, la monarchie des Perses s’écroula sous Alexandre. Rome affermit l’empire du monde par la