fût intenté à son père dans le Sacré Conseil. Vico, à l’âge de seize ans, sut le conduire, et, avec l’assistance de Fabrizio del Vecchio, il le soutint en cour de Rote avec tant de succès qu’il gagna sa cause et mérita les éloges de Pier Antonio Cœvari, savant jurisconsulte, conseiller de Rote ; même, au sortir de l’audience, il fut embrassé par Francesco Antonio Aquilante, vieil avocat attaché à ce tribunal et qu’il avait eu pour adversaire.
Mais il arrive souvent que des hommes bien dirigés dans le reste s’égarent misérablement dans certaines études, faute d’un esprit de méthode générale et systématique, tournent à certains égards dans un cercle vicieux, pour n’être point dirigés par un esprit de méthode générale dont les rapports soient toujours constants. Ainsi, Vico présenta d’abord ses idées sous une forme incertaine, dans son livre De nostri temporis studiorum ratione, et leur donna plus tard un développement complet dans l’ouvrage De universi juris uno principio, etc., dont le De constantia jurisprudentis n’est qu’un appendice. Son esprit, d’une trempe toute métaphysique, cherchait à saisir la vérité dans son expression la plus générale, et, par une transition graduée du genre à l’espèce, la poursuivait ainsi jusque dans ses dernières divisions. Mais alors cet esprit, jeune encore, répandait en quelque sorte sa végétation luxuriante dans toutes les divagations de la poésie moderne, donnait dans les écarts les plus exagérés de cette littérature, qui n’aime que l’absurde et le faux. Une visite rendue au P. Giacomo Lubrano, jésuite d’une immense érudition, et prédicateur en vogue à cette époque de décadence, fortifia chez lui ce mauvais goût. Pour