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CHAPITRE II


DE LA PATRIE D’HOMÈRE.


Presque toutes les cités de la Grèce se disputèrent la gloire d’avoir donné le jour à Homère. Plusieurs auteurs ont même cherché sa patrie dans l’Italie, et Léon Allacci (De patria Homeri) s’est donné une peine inutile pour la déterminer. S’il est vrai qu’il n’existe point d’écrivain plus ancien qu’Homère, comme Josèphe le soutient contre Appion le grammairien, si les écrivains que nous pourrions consulter ne sont venus que longtemps après lui, il faut bien que nous employions notre critique métaphysique à trouver dans Homère lui-même et son siècle et sa patrie, en le considérant moins comme auteur de livre que comme auteur ou fondateur de nation ; et, en effet, il a été considéré comme le fondateur de la civilisation grecque.

L’auteur de l’Odyssée naquit sans doute dans les parties occidentales de la Grèce, en tirant vers le midi. Un passage précieux justifie cette conjecture : Alcinoüs, roi de l’île des Phéaciens, maintenant Corfou, offre à Ulysse un vaisseau bien équipé, pour le ramener dans