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CHAPITRE PREMIER


DE LA SAGESSE PHILOSOPHIQUE QUE L’ON A ATTRIBUÉE À HOMÈRE.


Avoir démontré, comme nous l’avons fait dans le livre précédent, que la sagesse poétique fut la sagesse vulgaire des peuples grecs, d’abord poètes théologiens, et ensuite héroïques, c’est avoir prouvé d’une manière implicite la même vérité relativement à la sagesse d’Homère. Mais Platon prétend au contraire qu’Homère possède la sagesse réfléchie des âges civilisés ; et il a été suivi dans cette opinion par tous les philosophes, spécialement par Plutarque, qui a consacré à ce sujet un livre tout entier. Ce préjugé est trop profondément enraciné dans les esprits, pour qu’il ne soit pas nécessaire d’examiner particulièrement si Homère a jamais été philosophe. Longin avait cherché à résoudre ce problème dans un ouvrage dont fait mention Diogène Laërce dans la Vie de Pyrrhon.


Nous accorderons, d’abord, comme il est juste, qu’Homère a dû suivre les sentiments vulgaires, et par