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CHAPITRE VIII


DE LA COSMOGRAPHIE POÉTIQUE.


Les poètes théologiens ayant pris pour principes de leur physique les êtres divinisés par leur imagination, se firent une cosmographie en harmonie avec cette physique. Ils composèrent le monde de dieux du ciel, de l’enfer (dii superi, inferi), et de dieux intermédiaires qui furent probablement ceux que les anciens Latins appelaient medioxumi).

Dans le monde, ce fut le ciel qu’ils contemplèrent d’abord. Les choses du ciel durent être pour les Grecs les premiers mathèmata, connaissances par excellence, les premiers zeôrèmata, objets divins de contemplation. Le mot contemplation, appliqué à ces choses, fut tiré par les Latins, de ces espaces du ciel désignés par les augures pour y observer les présages, et appelés templa cœli. — Le ciel ne fut pas d’abord plus haut pour les poètes que le sommet des montagnes ; ainsi les enfants s’imaginent que les montagnes sont les colonnes qui soutiennent la voûte du ciel, et les Arabes admettent ce principe de cosmographie dans leur Coran ; de ces