pourvus d’eau, trois circonstances indispensables pour
élever des cités. C’est encore la religion qui les détermina à former une union régulière et aussi durable
que la vie, celle du mariage, d’où nous avons vu
dériver le pouvoir paternel, et par suite tous les pouvoirs. Par cette union ils se trouvèrent avoir fondé
les familles, berceau des sociétés politiques. Enfin, en
ouvrant les asiles, ils donnèrent lieu aux clientèles, qui,
par suite de la première loi agraire dont nous avons
parlé, devaient produire les cités. Composées d’un ordre
de nobles qui commandaient, et d’un ordre de plébéiens nés pour obéir, les cités eurent d’abord un gouvernement aristocratique. Rien ne pouvait être plus
conforme à la nature sauvage et solitaire de ces premiers hommes, puisque l’esprit de l’aristocratie est la
conservation des limites qui séparent les différents
ordres au dedans, les différents peuples au dehors.
Grâce à cette forme de gouvernement, les nations nouvellement entrées dans la civilisation devaient rester
longtemps sans communication extérieure, et oublier
ainsi l’état sauvage et bestial d’où elles étaient sorties.
Les hommes n’ayant encore que des idées particulières, et ne pouvant comprendre ce que c’est que le
bien commun, la Providence sut, au moyen de cette
forme de gouvernement, les conduire à s’unir à leur
patrie, dans le but de conserver un objet d’intérêt
privé aussi important pour eux que leur monarchie domestique ; de cette manière, sans aucun dessein, ils
s’accordèrent dans cette généralité du bien social
qu’on appelle république.
Maintenant, recourons à ces preuves divines dont on a parlé dans le chapitre de la Méthode ; examinons