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encore la loi que propose Cicéron : Sacra familiaria perpetua manento ; et les expressions si fréquentes dans les lois romaines, filius familias in sacris paternis, sacra patria pour la puissance paternelle. Ce respect du foyer domestique était commun aux barbares du moyen âge, puisque même au temps de Boccace, qui nous l’atteste dans sa Généalogie des dieux, c’était l’usage à Florence qu’au commencement de chaque année, le père de famille, assis à son foyer, près d’un tronc d’arbre auquel il mettait le feu, jetât de l’encens et versât du vin dans la flamme ; usage encore observé par le petit peuple de Naples, le soir de la vigile de Noël. On dit aussi tant de feux, pour tant de familles.


L’institution des sépultures, qui vint après celle des mariages, résulta de la nécessité de cacher des objets qui choquaient les sens. Ainsi commença la croyance universelle de l’immortalité des âmes humaines, appelées dii manes, et dans la loi des Douze Tables, deivei parentum

Les philologues et les philosophes ont pensé communément que, dans ce qu’on appelle l’état de nature, les familles n’étaient composées que de fils ; elles le furent aussi de serviteurs ou famuli, d’où elles tirèrent principalement ce nom. Sur cette économie incomplète ils ont fondé une fausse politique, comme la suite doit le démontrer. Pour nous, nous commencerons à traiter de la politique des premiers âges, en prenant pour point de départ ces serviteurs ou famuli, qui appartiennent proprement à l’étude de l’économie.