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3. Le troisième aspect est une histoire des idées humaines. De même que la métaphysique poétique s’est divisée en plusieurs sciences subalternes, poétiques comme leur mère, cette histoire des idées nous donnera l’origine informe des sciences pratiques cultivées par les nations, et des sciences spéculatives étudiées de nos jours par les savants.

4. Le quatrième aspect est une critique philosophique qui naît de l’histoire des idées mentionnée ci-dessus. Cette critique cherche ce que l’on doit croire sur les fondateurs ou auteurs des nations, lesquels doivent précéder de plus de mille ans les auteurs de livres, qui sont l’objet de la critique philologique.

5. Le cinquième aspect est une histoire idéale éternelle dans laquelle tournent les histoires réelles de toutes les nations. De quelque état de barbarie et de férocité que partent les hommes pour se civiliser par l’influence des religions, les sociétés commencent, se développent et finissent d’après les lois que nous examinerons dans ce second livre, et que nous retrouverons au livre IV, où nous suivons la marche des sociétés, et au livre V, où nous observons le retour des choses humaines.

6. Le sixième aspect est un système du droit naturel des gens. C’était avec le commencement des peuples que Grotius, Selden et PufPendorf devaient commencer leurs systèmes (axiome 106 : les sciences doivent prendre pour point de départ l’époque où commence le sujet dont elles traitent). Ils se sont égarés tous trois, parce qu’ils ne sont partis que du milieu de la route. Je veux dire qu’ils supposent d’abord un état de civilisation où les hommes seraient déjà éclairés par une