1. On peut conclure de tout ce qui précède que, conformément au premier principe de la science nouvelle, développé dans le chapitre de la Méthode (l’homme, n’espérant plus aucun secours de la nature, appelle de ses désirs quelque chose de surnaturel qui puisse le sauver), la Providence permit que les premiers hommes tombassent dans l’erreur de craindre une fausse divinité, un Jupiter auquel ils attribuaient le pouvoir de les foudroyer. Au milieu des nuées de ces premiers orages, à la lueur de ces éclairs, ils aperçurent cette grande vérité, que la Providence veille à la conservation du genre humain. Aussi, sous un de ses principaux aspects, la science nouvelle est d’abord une théologie civile, une explication raisonnée de la marche suivie par la Providence ; et cette théologie commença par la sagesse vulgaire des législateurs qui fondèrent les sociétés, en prenant pour base la croyance d’un Dieu doué de providence ; elle s’acheva par la sagesse plus élevée (riposta) des philosophes qui démontrent la même vérité par des raisonnements, dans leur théologie naturelle.
2. Un autre aspect principal de la science nouvelle, c’est une philosophie de la propriété (ou autorité dans le sens primitif où les Douze Tables prennent ce mot[1]).
- ↑ On continua à appeler dans le droit nos auteurs ceux dont nous tenons un droit à une propriété. (Vico.)