vidence, qui conduit la marche de l’humanité, voulut qu’elle partit de la théologie poétique, qui réglait les actions des hommes d’après certains signes sensibles, pris pour des avertissements du ciel ; et que la théologie naturelle, qui démontre la Providence par des raisons d’une nature immuable et au-dessus des sens, préparât les hommes à recevoir la théologie révélée, par l’effet d’une foi surnaturelle et supérieure aux sens et à tous les raisonnements.
Puisque la métaphysique est la science sublime qui répartit aux sciences subalternes les sujets dont elles doivent traiter, puisque la sagesse des anciens ne fut autre que celle des poètes théologiens, puisque les origines de toutes choses sont naturellement grossières, nous devons chercher le commencement de la sagesse poétique dans une métaphysique informe. D’une seule branche de ce tronc sortirent, en se séparant, la logique, la morale, l’économie et la politique poétique ; d’une autre branche sortit, avec le même caractère poétique, la physique, mère de la cosmographie, et par suite de l’astronomie, à laquelle la chronologie et la géographie, ses deux filles, doivent leur certitude. Nous ferons voir, d’une manière claire et distincte, comment les fondateurs de la civilisation païenne, guidés par leur théologie naturelle ou métaphysique, imaginèrent les