la règle est l’équité naturelle, et qui est inséparable de la civilisation. Cette jurisprudence, ainsi que nous le démontrerons, est l’école publique d’où sont sortis les philosophes. (Voy. le livre IV, vers la fin.)
Les six dernières propositions établissent que la Providence a été la législatrice du droit naturel des gens. Les nations devant vivre pendant une longue suite de siècles encore incapables de connaître la vérité et l’équité naturelle, la Providence permit qu’en attendant elles s’attachassent à la certitude et l’équité civile, qui suit religieusement l’expression de la loi ; de façon qu’elles observassent la loi, même lorsqu’elle devenait dure et rigoureuse dans l’application, pour assurer le maintien de la société humaine.
C’est pour avoir ignoré les vérités énoncées dans ces derniers axiomes, que les trois principaux auteurs, qui ont écrit sur le droit naturel des gens, se sont égarés comme de concert dans la recherche des principes sur lesquels ils devaient fonder leurs systèmes. Ils ont cru que les nations païennes, dès leur commencement, avaient compris l’équité naturelle dans sa perfection idéale, sans réfléchir qu’il fallut bien deux mille ans pour qu’il y eût des philosophes, et sans tenir compte de l’assistance particulière que reçut du vrai Dieu un peuple privilégié.