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solus dans la cité. Alors le petit peuple, éclairé par ses propres maux, y cherche un remède en se réfugiant dans la monarchie. Ainsi nous trouvons dans la nature cette loi royale par laquelle Tacite légitime la monarchie d’Auguste : qui cuncta bellis civilibus fessa nomine principis sub imperium accepit.


96. Lorsque la réunion des familles forma les premières cités, les nobles qui sortaient à peine de l' indépendance de la vie sauvage, ne voulaient point se soumettre au frein des lois, ni aux charges publiques ; voilà les aristocraties où les nobles sont seigneurs. Ensuite les plébéiens étant devenus nombreux et aguerris, les nobles se soumirent, comme les plébéiens, aux lois et aux charges publiques ; voilà les nobles dans les démocraties. Enfin, pour s’assurer la vie commode dont ils jouissent, ils inclinèrent naturellement à se soumettre au gouvernement d’un seul ; voilà les nobles sous la monarchie.


97-103. Migration des peuples.


97. Qu’on m’accorde, et la raison ne s’y refuse pas, qu’après le déluge les hommes habitèrent d’abord sur les montagnes ; il sera naturel de croire qu’ils descendirent quelque temps après dans les plaines, et qu’au bout d’un temps considérable ils prirent assez de confiance pour aller jusqu’aux rivages de la mer.


98. On trouve dans Strabon un passage précieux de Platon, où il raconte qu’après les déluges particuliers