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qu’ils sont restés cachés à tous les peuples païens. Et en même temps l’histoire sainte nous représente le monde comme jeune, eu égard à la vieillesse que lui supposaient les Chaldéens, les Scythes, les Égyptiens, et que lui supposent encore aujourd’hui les Chinois. Preuve bien forte en faveur de la vérité de l’histoire sainte.

A la vanité des nations joignez celle des savants ; ils veulent que ce qu’ils savent soit aussi ancien que le monde. Le mot de Diodore détruit tout ce qu’ils ont pensé de cette sagesse antique qu’il faudrait désespérer d’égaler ; prouve l’imposture des oracles de Zoroastre le Chaldéen, et d’Anacharsis le Scythe, qui ne nous sont pas parvenus, du Pimandre de Mercure trismégiste, des vers d’Orphée, des Vers dorés de Pythagore (déjà condamnés par les plus habiles critiques) ; enfin découvre à la fois l’absurdité de tous les sens mystiques donnés par l’érudition aux hiéroglyphes égyptiens, et celle des allégories philosophiques par lesquelles on a cru expliquer les fables grecques.


5-15. Fondements du vrai.
(Méditer le monde social dans son idéal éternel.)


5. Pour être utile au genre humain, la philosophie doit relever et diriger l’homme déchu et toujours débile ; elle ne doit ni l’arracher à sa propre nature, ni l’abandonner à sa corruption.

Ainsi sont exclus de l’école de la nouvelle science les Stoïciens qui veulent la mort des sens, et les Épicuriens qui font des sens la règle de l’homme ; ceux-là s’enchainant au destin, ceux-ci s’abandonnant au hasard et faisant mourir l’âme avec le corps ; les