minatum. Or ceux-là sont arguti qui démêlent dans
des choses très diverses quelque rapport commun par
lequel elles s’unissent ; ils franchissent ce qui se
trouve sous leurs pas, et vont chercher au loin des
relations qui conviennent à leur sujet, ce qui est une
preuve d’ingenium, et s’appelle acumen. Il faut donc
de l’ingenium pour inventer, puisqu’en général
trouver des choses nouvelles, c’est l’œuvre et l’opération du seul ingenium, du génie. — Ainsi on peut
conjecturer que les anciens philosophes de l’Italie faisaient peu du cas du syllogisme et du sorite, et se
servaient dans leurs recherches de l’induction par
analogie. C’est ce que confirme l’histoire ; car la plus
ancienne dialectique était l’induction et la comparaison des semblables, dont Socrate fut le dernier à
faire usage ; Aristote adopta ensuite le syllogisme, et
Zenon le sorite. Celui qui se sert du syllogisme ne
réunit pas des choses diverses, il tire plutôt une
espèce subordonnée à un genre du sein même de ce
genre ; celui qui emploie le sorite, rapproche les
causes des causes en liant chacune à celle qui lui est
la plus prochaine ; se servir de l’une ou de l’autre de
ces deux méthodes, ce n’est pas unir deux lignes en
un angle plus petit qu’un droit, ce n’est que prolonger une seule ligne ; c’est plutôt de la subtilité que
de l’acuité ; remarquons cependant que l’emploi du
sorite est aussi supérieur en subtilité à celui du syllogisme, que les genres sont grossiers en comparaison
des causes particulières.
Au sorite des stoïciens répond la méthode géométrique de Descartes ; méthode utile en géométrie, où l’on peut définir des noms et poser des postulats comme