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l’infini et par conséquent à l’immortalité ? C’est une considération de si haute importance, que les métaphysiciens chrétiens trouvent aussi dans le libre arbitre le caractère qui distingue l’homme de la brute. Du moins, c’est dans cette tendance que les Pères de l’Église reconnaissent que l’homme est doué d’une âme immortelle, et que c’est par un Dieu immortel qu’il a été créé.

§ I. — De l’âme des bêtes.


Avec ce que nous avons dit s’accorde cette locution des Latins, qui appelle brutes les animaux dépourvus de raison ; or, brutum était pour eux synonyme d’immobile, et cependant ils voyaient les brutes se mouvoir. Il faut donc nécessairement que les anciens philosophes d’Italie aient pensé que les brutes sont immobiles en tant qu’elles ne sont mises en mouvement que par des objets présents, comme se meut une machine ; tandis que les hommes ont un principe interne du mouvement, c’est-à-dire l’animus, qui se meut librement.

§ II. — Du siège de l’âme.


L’ancienne philosophie italique plaça dans le cœur le siège et la demeure de l’âme. Car on disait vulgairement chez les Latins que la prudence est placée dans le cœur, que c’est dans le cœur qu’habitent les résolutions et les soins, que c’est du cœur que sort la