instinctive ; et l’on ne s’écarterait des principes de cette science de l’humanisation qu’en abdiquant le caractère d’homme et se séparant de l’humanité.
La science nouvelle puise à deux sources : la philosophie, la philologie. La philosophie contemple le vrai par la raison ; la philologie observe le réel, c’est la science des faits et des langues. La philosophie doit appuyer ses théories sur la certitude des faits ; la philologie emprunter à la philosophie ses théories pour élever les faits au caractère de vérités universelles, éternelles.
Quelle philosophie sera féconde ? celle qui relèvera, qui dirigera l’homme déchu et toujours débile, sans l’arracher à sa nature, sans l’abandonner à sa corruption. Ainsi nous fermons l’école de la science nouvelle aux stoïciens qui veulent la mort des sens, aux épicuriens qui font des sens la règle de l’homme ; ceux-là s’enchaînent au destin, ceux-ci s’abandonnent au hasard ; les uns et les autres nient la Providence. Ces deux doctrines isolent l’homme, et devraient s’appeler philosophies solitaires. Au contraire, nous admettons dans notre école les philosophes politiques, et surtout les platoniciens, parce qu’ils sont d’accord avec tous les législateurs sur nos trois principes fondamentaux : existence d’une Providence divine, nécessité de modérer les passions et d’en faire des vertus humaines, immortalité de l’âme. Ces trois vérités philosophiques répondent à autant de faits historiques : institution universelle des religions, des mariages et des sépultures. Toutes les nations ont attribué à ces trois choses un caractère de sainteté ; elles les ont appelées huma-