prit humain voit l’objet qu’il connaît distinctement,
comme on voit la nuit à la lueur d’une lanterne, et
en le voyant, il perd de vue tout ce qui l’environne.
Ainsi je souffre sans reconnaître aucune forme de
douleur ; je ne connais pas la limite du malaise de
l’âme ; c’est une connaissance indéfinie, et par conséquent convenable à la nature de l’homme : l’idée de
la douleur est pourtant vive et claire autant que rien
au monde. Mais cette clarté du vrai métaphysique est
semblable à la clarté de la lumière que nous ne voyons
que par les corps opaques. Les vérités métaphysiques
sont claires, parce qu’elles ne peuvent être renfermées
dans aucune limite et distinguées par aucune forme ;
les vérités physiques sont les corps opaques qui nous
font distinguer la lumière. Cette lumière métaphysique, ou, selon le langage de l’École, ce passage
de la virtualité à l’acte, est produite par un véritable
effort, c’est-à-dire par une vertu motrice indéfinie,
égale pour des mouvements inégaux ; ce qui est le
caractère du point, ou vertu indéfinie d’extension,
égale pour des étendues inégales.
Les étendus ne semblent avoir aucune puissance d’effort, soit que tout soit plein de corps du même genre qui se font mutuellement résistance avec une force égale, et que dans ce plein absolu aucune vertu motrice ne puisse se produire ; soit que tout soit plein de corps de natures différentes, dont les uns résistent et les autres cèdent, car c’est ici qu’a lieu le véritable