mode de détermination ou quantité. D’où il conclut
qu’il y a plus de mouvement dans les déterminations
obliques que dans les déterminations directes. Par là
il explique pourquoi un corps en mouvement oblique
obéit dans le même temps à deux causes : l’une, sa
pesanteur, qui le pousse directement de haut en bas ;
l’autre, sa direction, qui le fait tendre obliquement à
l’horizon ; ainsi, s’il tombe sur un plan impénétrable,
il donne dans un même moment la résultante de deux
causes, et réfléchit son mouvement suivant un angle
égal à l’angle d’incidence ; si au contraire il tombe sur
un plan pénétrable, son mouvement se réfracte, et,
selon la densité plus ou moins grande du milieu à
travers lequel il passe, il s’écarte plus ou moins de la
perpendiculaire qu’il décrirait s’il traversait un milieu
d’une pénétrabilité uniforme. Descartes a donc aperçu
cette vérité, que sous un même mode de détermination il peut y avoir plus ou moins de mouvement ;
mais il en a dissimulé la raison, parce qu’il est de
l’avis d’Aristote contre Zenon ; il dissimule, dis-je, que
comme pour la diagonale et la latérale il y a une égale
vertu d’extension, ainsi il y a une égale vertu motrice
pour le mouvement perpendiculaire ou oblique à l’horizon.
La raison de tout ce que nous avons établi jusqu’ici, c’est, si je ne me trompe, qu’il y a des points et des efforts par où les choses commencent à poindre de leur néant, et que le plus petit et le plus grand sont à égale distance du rien. Par cette raison la géométrie tire sa vérité de la métaphysique, puis la réfléchit sur la métaphysique elle-même, c’est-à-dire qu’elle forme la science humaine sur le modèle de la science divine,