géométrique. Mais Zénon n’en est pas ébranlé, et s’en sert au contraire pour soutenir ses points métaphysiques. En effet, il faut que la vertu de cette chose physique nous soit donnée dans la métaphysique ; autrement, comment Dieu serait-il le comble de toutes les perfections ? L’étendue est dans la nature ; or, attribuer de l’étendue à Dieu, c’est blasphème, car nous mesurons l’étendue, et l’infini ne souffre pas de mesure. Mais que la vertu de l’étendue soit contenue en Dieu éminemment, comme parlent nos théologiens, c’est ce qu’on peut très bien affirmer. Ainsi de même que l’effort est la vertu qui produit le mouvement, et qu’en Dieu, auteur de toutes choses, l’effort est repos ; de même aussi, la matière première est la vertu d’extension, qui en Dieu, créateur de la matière, n’est rien que pur esprit. Il y a donc dans la métaphysique une substance qui est la vertu de divisibilité indéfinie de l’étendue. La division est une chose physique ; la divisibilité, une vertu métaphysique : car la division est l’état actuel des corps ; mais l’essence du corps, comme de toutes choses, consiste dans l’indivisible ; et c’est ce qu’Aristote doit avouer, puisqu’il l’enseigne lui-même. Il me semble donc que les coups qu’Aristote adresse à Zénon portent à faux, et que leurs doctrines s’accordent au fond. Le premier parle de l’acte, le second de la virtualité. Lorsqu’Aristote prouve la division des parties à l’infini par l’exemple de la diagonale qui se couperait aux mêmes points que la ligne latérale, quoique tous deux soient incommensurables, ce n’est pas le point qu’il divise, mais quelque chose d’étendu, puisqu’il le représente. Cette démonstration, comme celle des cercles concentriques que les rayons couperaient
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