on peut se demander si de même qu’il y a du mouvement et de l’effort (ou vertu de mouvement), il n’y a pas aussi de l’étendue et une vertu d’extension ; et si de même que le corps et le mouvement sont le sujet propre de la physique, de même l’effort et la vertu d’extension n’est pas la matière spéciale de la métaphysique. En cela, illustre Paolo, c’est vous qui êtes mon premier guide, vous qui pensez que ce qui est acte dans la physique, est vertu dans la métaphysique.
Chez les Latins punctum et momentum avaient le même sens ; or, momentum, c’est ce qui meut, et le point comme le momentum était pour les Latins quelque chose d’indivisible. Les anciens sages de l’Italie auraient-ils pensé qu’il y a une vertu indivisible d’extension et de mouvement ? Cette doctrine aurait-elle passé, comme beaucoup d’autres, d’Italie en Grèce, où Zénon l’a prise et modifiée ? Il ne semble pas que personne ait jamais eu d’idée plus juste de cette vertu indivisible d’extension et de mouvement que les stoïciens, qui y ont appliqué l’hypothèse du point métaphysique. D’abord il est incontestable que la géométrie et l’arithmétique sont bien plus vraies, ou du moins présentent une bien plus haute apparence de vérité, que toutes les sciences qu’on appelle subalternes ; et d’un autre côté, il est très vrai que la métaphysique est la source unique du vrai, qui descend de là aux autres sciences. Or, chacun sait que les géomètres font partir du point leurs méthodes synthétiques, que de là ils