joins ce dont je vous suis seul redevable : la faveur avec laquelle vous m’avez toujours accueilli, les encouragements que j’ai reçus de vous plus que de tout autre, pour les études dont il s’agit ici. L’année dernière, j’avais tenu chez vous, après souper, quelques discours où, m’appuyant sur les origines mêmes de la langue latine, je faisais voir la nature dans un mouvement qui entraînait chaque chose, per vim cunei, suivant le rayon vers le centre du mouvement, et, par une force contraire, la repoussant du centre à la circonférence ; je montrais que toutes choses naissent et meurent par une sorte de systole et de diastole. Alors, vous et d’autres savants de cette ville : Augustinus, Arianus, Hyacinthe de Christoforo et Nicolas Galitia, vous me donnâtes le conseil d’entreprendre cette démonstration par son principe, de sorte qu’elle apparût dans un ordre légitime et systématique. C’est pourquoi, entrant dans la voie des origines latines, j’ai élaboré cette métaphysique que je vous dédie à ce titre. Plus tard, je consacrerai à ces trois illustres personnages le fruit d’autres travaux, en témoignage de l’estime singulière que je leur porte.
CHAPITRE PREMIER
Du vrai et du fait.
Les mots verum et factum, le vrai et le fait, se mettent l’un pour l’autre chez les Latins, ou, comme dit l’école, se convertissent entre eux. Pour les Latins,