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LIVRE PREMIER OU LIVRE MÉTAPHYSIQUE

Dédié au seigneur Paolo Matteo Doria.

Je veux traiter, dans ce livre, des locutions qui me donnent lieu de retrouver par conjecture les opinions des anciens sages de l’Italie sur la vérité première, sur Dieu et sur l’âme humaine. J’ai résolu de vous le dédier, seigneur Paolo Doria, ou plutôt de traiter ici, sous vos auspices, de la métaphysique, puisque, comme il convient à un philosophe si haut placé par son rang et par sa science, vous vous plaisez à ces hautes études, et que vous les cultivez avec autant de magnanimité que de sagesse. En effet, c’est une grande âme, celle qui, tout en admirant les pensées des autres philosophes, se confie encore plus en soi, et justifie cette confiance. D’autre part, c’est un signe de sagesse que d’avoir, seul de tous les modernes, appliqué la vérité première aux usages de la vie humaine, en la faisant descendre, d’une part à la mécanique, et de l’autre à la science politique. Vous formez un prince pur de tous les artifices dans lesquels Tacite et Machiavel avaient élevé le leur ; quoi de plus en harmonie avec la loi chrétienne, de plus désirable pour la prospérité de la chose publique ! Ce sont là vos titres à la reconnaissance de tout homme à qui arrivera la seule renommée de votre illustre nom. J’y