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droit naturel qui est un des principaux corollaires de cette science.

« Pourquoi dit-il que je m’écarte des principes reçus de tous les philosophes ? Serait-ce que Grotius et Puffendorf, en y ajoutant Selden, lui paraissent les seuls philosophes du monde, parce qu’aucun d’eux n’est catholique romain ? Est-ce pour faire entendre que je ne suis point philosophe ? Si c’est là sa pensée, il montre qu’il sait bien que je ne suis pas professeur de philosophie, mais de philologie, d’éloquence, et qu’il croit, avec le vulgaire, que l’éloquence est chose toute séparée de la philosophie ; ou bien encore il n’aura pas ouvert mon livre ; car le but de ce livre c’est l’entreprise toute nouvelle de soumettre à la philosophie la philologie, la connaissance de toutes les choses qui dépendent du libre arbitre, telles que langues, mœurs, actes de la paix et de la guerre, et de réduire la philologie, par des principes sûrs de philosophie, à la forme déterminée d’une science. M’attaque-t-il parce que dans mon système j’appuie le droit monarchique d’arguments nouveaux pour les philosophes ; ou parce que j’ai fondé mon système sur le principe de la divine Providence ? C’est ce que n’a pas fait Grotius, lui qui dit hautement que lors même qu’on supprimerait toute connaissance de Dieu, son système n’en subsisterait pas moins. Puffendorf reconnaît la Providence, mais avec l’hypothèse épicurienne d’un homme jeté dans ce monde sans aucune assistance divine. Accusé sur ce point par des hommes aussi doctes que pieux, il fut obligé de plaider sa cause dans une dissertation spéciale. Moi, je joins au dogme de la divine -Providence cet autre principe que l’homme a le libre