avaient adopté un genre de funérailles, non pas le même que celui des Athéniens, mais analogue ; c’est ce que fait entendre Cicéron lui-même. Il n’y a donc pas à s’étonner si les décemvirs défendirent le luxe des funérailles, non pas dans les mêmes termes que Solon, mais dans des termes à peu près semblables. L’autre titre, de jure prædiatorio, était, selon Gaius, modelé sur une loi de Solon. Mais Godefroi lui-même montre ici l’ignorance de ceux qui ont transporté littéralement la loi de Solon dans les lois des décemvirs ; et nous avons prouvé ailleurs que les Romains avaient tiré du droit des gens leur jus præediatorium. — Mais, dira-t-on, Pline raconte que l’on éleva une statue à Hermodore dans la place des comices. Nous ne nions point l’existence d’Hermodore ; nous accordons qu’il a pu écrire, rédiger quelques lois romaines (scripsisse quasdam leges romanas. Strabon. — Fuisse decemviris legum ferendarum auctorem. Pomponius) ; nous nions seulement qu’il ait expliqué aux Romains les lois de Solon. — Dans les fragments qui nous restent des Douze Tables, loin que nous trouvions rien qui ressemble aux lois d’Athènes, nous y voyons les institutions relatives aux mariages, à la puissance paternelle, toutes particulières aux Romains. Bien différent de celui d’Athènes, leur gouvernement est une aristocratie mixte, etc. — Il est curieux de voir combien les auteurs se partagent sur le lieu d’où les Romains tirèrent des lois étrangères. Tite-Live les fait venir d’Athènes et des autres villes de la Grèce ; Denys d’Halicarnasse, des villes de la Grèce, excepté Sparte, et des colonies grecques d’Italie, tandis que Tribonien rapporte aux Spartiates l’origine du droit non écrit ; Tacite,
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