ter Vico au nombre des huit Napolitains jugés dignes de cet honneur ; nous ne nommerons pas ces huit, pour ne pas offenser les autres savants que le comte a négligés, n’ayant pas eu, sans doute, occasion de les connaître. De Venise, par la voie de Rome et l’entremise de l’abbé Giuseppe Luigi Esperti, il écrivit une lettre très honorable au signor Lorenzo Cicarelli, le priant de lui procurer la vie de cet auteur. Vico, prétextant son humble position, eut la modestie de se refuser plusieurs fois à l’écrire ; mais il s’y disposa enfin, vaincu par les manières aimables et les vives instances de Cicarelli, et, comme on le voit, il l’écrivit en philosophe, réfléchissant sur les causes naturelles et morales, sur l’influence de la fortune et sur les inclinations ou les aversions qu’il eut dans sa jeunesse pour telle étude plutôt que pour telle autre. Il apprécia les heureuses et les fâcheuses circonstances qui avancèrent ou retardèrent ses progrès, et ses efforts pour se créer les principes de droit qui devaient plus tard fournir les idées de son dernier ouvrage, la Scienza nuova. Il prouve ainsi que telle et non pas autre avait dû être sa destinée littéraire.
Cependant la Scienza nuova acquit de la célébrité par toute l’Italie, et surtout à Venise. L’ambassadeur de cette ville à Naples avait retiré tous les exemplaires qui restaient chez Felice Mosca, et avait recommandé à ce dernier de lui porter tous ceux qu’il pourrait se procurer encore, à cause des nombreuses demandes que lui faisait Venise. Cet ouvrage y était si rare que le petit volume in-12 de douze feuilles se vendit deux écus, et même plus.
Trois ans après cette publication, Vico sut qu’à la