succession d’Espagne, il fait une digression moitié prosaïque, moitié poétique. Tel en effet doit être le style de l’historien, d’après le sentiment que Cicéron a émis dans ses courtes et substantielles observations sur la manière d’écrire l’histoire ; elle doit, dit-il, employer verba ferme poetarum, sans doute afin de maintenir les historiens dans cette antique possession qui leur est pleinement assurée par la Scienza Nuova, où Vico prouve que les premiers historiens des nations furent les poètes. Dans ce discours, il embrasse toute la guerre de la succession d’Espagne : les causes, les conseils, les occasions, les faits, les conséquences, et dans chacun de ces points il la compare à la seconde guerre punique, la plus grande qui ait jamais été faite. Le prince D. Giuseppe Caracciolo, de la famille des marquis de S. Eramo, chevalier de très bonnes manières, de beaucoup de sagesse et d’un goût exquis, disait fort gracieusement, en parlant de cette digression, qu’il voulait l’enfermer dans un grand volume de papier blanc qui porterait ce titre au dos : Historia della guerra dell’ Europa fatta per la monarchia d’Ispagna.
L’autre discours fut l’oraison funèbre de donna Angiola Cimini, marquise de la Petrella, femme aussi spirituelle que sage, dont la noble conduite, dont les conversations, pleines de dignité avec les savants, respiraient et inspiraient, pour ainsi parler, le sentiment des vertus morales et civiles ; ceux qui conversaient avec elle étaient portés naturellement, et sans s’en apercevoir, à la respecter avec amour et à l’aimer avec respect. Vico développa ce texte : « Elle a enseigné par l’exemple de sa vie la douce austérité de la vertu. »