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observés dans Rome, et consacrés plus tard par la loi des Douze Tables, garantissaient les deux mobiles du gouvernement romain, la vertu et la justice, en temps de paix dans les lois, en temps de guerre dans les conquêtes ; sans quoi, l’histoire romaine des temps antiques, envisagée avec les idées actuelles, serait encore plus incroyable que l’histoire fabuleuse des Grecs. Telle est la méthode qui lui fait découvrir les vrais principes de la jurisprudence romaine.

Il démontre enfin que la troisième époque, l’âge des hommes et des langues vulgaires, vient dans un temps où les idées humaines sont développées ; elle est uniforme chez tous les peuples. La civilisation se produit alors sous la forme des gouvernements humains, c’est-à-dire, comme il le prouve, du gouvernement populaire et du gouvernement monarchique. A cette époque appartiennent les jurisconsultes romains sous les empereurs. Il fait voir ainsi que les monarchies sont les derniers gouvernements dans lesquels se reposent les nations. Les sociétés n’ont pu commencer par des rois monarques, tels que ceux d’aujourd’hui, pas plus que la fraude et la force n’ont pu fonder les nations, comme on l’a supposé jusqu’ici. A l’aide de ces découvertes et d’autres moins importantes, mais très nombreuses, il explique la formation du droit des gens, et désigne les époques certaines et le mode régulier dans lesquels se formèrent les usages générateurs de ce droit : religions, langues, dominations, commerce, ordres, empires, lois, armes, jugements, peines, guerres, paix, alliances, et, s’appuyant sur ces époques et sur ce mode de formation, il en explique l’éternelle propriété,