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loppement les gouvernements changent aussi ; Vico prouve que leur dernière forme est la monarchie, au sein de laquelle se reposent enfin les nations. C’est ainsi qu’il remplit le vide immense qui existe dans les commencements de l’histoire universelle, qu’on ne fait partir que de Ninus, fondateur de la monarchie assyrienne.

Dans la partie des langues, il découvre d’autres principes de la poésie, du chant et des vers, et il démontre que tout a dû naître par la nécessité d’une nature uniforme chez toutes les nations primitives. A l’aide de ces principes, il découvre la véritable origine des images héroïques (armoiries, etc.) ; c’est la langue muette de toutes les nations primitives, une poésie en langage non articulé. Il découvre ensuite d’autres principes de la science du blason, qu’il trouve être les mêmes que ceux de la numismatique. C’est ainsi que dans une succession de quatre mille ans d’une souveraineté non interrompue, il observe les origines héroïques des maisons d’Autriche et de France. L’un des résultats de cette découverte de l’origine des langues, c’est de leur trouver certains principes qui leur sont communs à toutes ; pour donner un exemple, il indique les vraies causes de la langue latine, et il laisse aux érudits le soin d’appliquer cette méthode à toutes les langues. Il donne l’idée d’une Étymologique commune à toutes les langues naturelles ; d’une autre Étymologique des mots d’origine étrangère, pour développer enfin l’idée d’une Étymologique universelle de la langue du droit naturel des gens. Au moyen de ces principes des idées et des langues, j’ai presque dit de la philosophie et de la philologie du genre