ditions vulgaires des nations qu’ils ont fondées ; et ce n’est que mille ans après qu’arrivent les écrivains dont la critique ordinaire fait usage. Au flambeau de sa nouvelle critique, Vico découvre, bien différentes de ce qu’on les a supposées jusqu’ici, les origines de tous les principes des sciences et des arts, origines dont la connaissance est indispensable pour raisonner avec clarté et parler avec propriété du droit naturel des gens. Il divise ensuite ces principes, principes des idées, principes des langues, et les premiers lui servent à découvrir d’autres principes historiques d’astronomie et de chronologie, ces deux yeux de l’histoire. De là découlent enfin les principes de l’histoire universelle qui nous avaient manqué jusqu’ici. Il découvre encore d’autres principes historiques de la philosophie : et d’abord, une métaphysique du genre humain, c’est-à-dire une théologie naturelle de toutes les nations, en vertu de laquelle chaque peuple s’est créé lui-même naturellement ses premiers dieux par un certain instinct naturel que l’homme a de la divinité. La crainte de la divinité porta les fondateurs des nations à s’unir pour la vie avec certaines femmes. Ce fut la première société humaine, celle des mariages. Voilà le grand principe de la théologie des gentils, celui de la poésie des poètes théologiens, les premiers de tous, et celui enfin de toute la civilisation païenne. Cette métaphysique lui révéla une morale, et par suite, une politique commune à toutes les nations. Il fonda sur cette politique la jurisprudence du genre humain, laquelle est variée en de certaines périodes. En effet, comme les nations vont toujours développant les idées qui sont propres à leur nature, par suite de ce déve-
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