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magorie amusante. Les faits apparaissaient comme individuels et sans généralité, on ne pouvait en dégager des lois, en tirer des inductions.

Quelle est l’influence de l’individu ? jusqu’à quel point l’homme mythique, l’homme collectif, l’homme individuel, peuvent-ils être considérés comme expression, comme symbole d’une civilisation, d’une époque ? C’est là une question grave. La science, la morale, la religion, y sont engagées. Ce n’est pas dans cette petite préface que nous pouvons traiter ce grand sujet. Peut-être ailleurs essaierons-nous de dire ce que c’est que Symbolisme, de fixer la critique de ce principe dangereux et fécond, d’expliquer comment les deux écoles, symbolique, antisymbolique, celle qui généralise, celle qui individualise, se combattant, se contrôlant, s’équilibrant l’une l’autre, sont également nécessaires à la science, dont leur balancement fait la vie, comme l’équilibre de la vie commune et de l’individuelle fait la vie de la nature.

Revenons. Le Mémoire biographique de Vico présentera à bien des lecteurs moins d’intérêt que peut-être ils n’en attendent [1]. La vie d’un grand inventeur n’est guère que l’histoire de ses idées.

  1. Nous reproduisons le Discours préliminaire de la première édition sur la vie et les ouvrages de Vico, au risque de répéter quelques détails biographiques qu’on retrouvera dans la Vie de Vico, écrite par lui-même.