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Cet échec ne permettait plus à Vico d’espérer une place convenable dans sa patrie ; mais il en fut consolé par le jugement de Jean Leclerc qui, dans la seconde partie du dix-huitième volume de sa Bibliothèque ancienne et moderne, écrit à l’article 8, comme s’il avait entendu les reproches que quelques-uns adressaient à Vico :

[Suit l’article de Leclerc]

Vico répondit ainsi à la lettre particulière de Leclerc et au jugement inséré par ce savant dans son journal.

« A l’illustre Jean Leclerc, Jean-Baptiste Vico, S. P. D.

« Savant illustre, les bruits qui couraient sur la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser l’année dernière, ont fait à Naples diverses impressions. Les honnêtes et savants littérateurs qui applaudissaient à nos recherches sur les origines de la civilisation ont été charmés de voir appuyer le sentiment qu’ils avaient émis sur le livre en question, par un homme qui, de l’aveu de tous, est le chef de la république des lettres. En France, en Allemagne, en Italie, plusieurs critiques, chacun, selon l’objet de ses études, mettent en commun leurs travaux pour rédiger leurs gazettes scientifiques ; seul, vous les éclipsez, tout en vous délassant des fatigues d’une érudition plus laborieuse. Les nôtres étaient certains que le jugement favorable émis par vous, dans la lettre que vous nous aviez adressée, se trouverait confirmé dans votre Bibliothèque ancienne et moderne.

« Pour nos demi-savants et les hommes de rien qui sont incapables de vous apprécier, mais qui respectent votre réputation et sont obligés de lui rendre hommage,