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les savants de l’Italie et de l’étranger eurent dans les mains, et que plusieurs ultramontains jugèrent d’une manière défavorable. Je ne parlerai point des censeurs qui, lorsque l’ouvrage parut au milieu des applaudissements, finirent par se joindre aux autres pour en faire l’éloge. Il signor Anton. Salvini, l’ornement de l'Italie, adressa à Vico quelques objections philologiques dans une lettre qu’il écrivit au signor Francesco Valletta, savant distingué et digne héritier de la célèbre bibliothèque Vallettiana laissée par le signor Giuseppe, son oncle. Vico y répondit avec politesse dans son ouvrage de la Costanza della filosofia. D’autres objections philosophiques de Ulric Uber et de Christian Thomasius, savants distingués de l’Allemagne, lui furent transmises par Louis, baron de Gheminghen ; mais il y avait répondu d’avance, comme on peut le voir à la fin de l’ouvrage De constantia jurisprudentis.

Lorsque, en 1720, parut, sous le titre De uno universi juris principio et fine uno (imprimé in-4o, chez Felice Mosca), le premier ouvrage à l’appui de sa dissertation, Vico apprit que quelques inconnus avaient fait des objections orales, et qu’une autre personne en avait fait aussi dans le secret. Mais aucune d’elles ne détruisait le système ; toutes, portant sur de simples particularités, étaient une conséquence des vieilles opinions qu’il attaquait. Vico, qui ne voulait point avoir l’air de se créer des ennemis pour avoir le plaisir de les battre, répondit à ces critiques sans les nommer dans son livre publié plus tard De constantia jurisprudentis : ainsi inconnus, si jamais le livre leur tombait entre les mains, ils auraient compris, seuls et