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la lumière du vrai éternel. » Ensuite il divisa ainsi sa proposition : « Ces trois éléments dont nous pouvons affirmer l’existence avec autant de certitude que nous pouvons affirmer la nôtre, nous les expliquerons par la pensée, seule chose dont nous ne puissions douter » Pour plus grande facilité, je diviserai en trois parties le développement de cette idée : I. Les principes de toute science viennent de Dieu. II. La divine lumière ou le vrai éternel pénètre dans tous les sciences selon les trois modes que nous avons indiqués ; toutes les sciences sont étroitement liées, leurs rapports sont intimes, et toutes ramènent à Dieu, leur principe commun. III. Tout ce qui dans le monde a pu jamais être dit ou écrit sur les principes des sciences humaines et divines sera vrai, s’il se rapporte à ces principes ; faux, si ce rapport n’existe pas. Or, toute connaissance des choses divines ou humaines porte sur deux points, leur origine, leur marche et leur essence ; et je montrerai que toute origine vient de Dieu, que toute marche ramène à Dieu, que toute essence est en Dieu, et que tout enfin, hors Dieu, n’est que ténèbres et erreur. » Il parla plus d’une heure sur ce sujet ; mais beaucoup de gens trouvèrent que la troisième partie de la proposition semblait promettre plus que tenir ; c’était, disait-on, promettre plus que Pic de la Mirandole lorsqu’il afficha ses thèses De omni scibili, puisqu’il en exclut une partie de la philologie, et la plus importante, celle qui traite des religions, des langues, des lois, des mœurs, des pouvoirs, du commerce, des empires, des gouvernements, des ordres, etc. Vico, pour démontrer la possibilité d’un pareil système et en donner une idée, publia à ce sujet (1720) quelques notions préliminaires que tous