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L’ESCOLE DES FILLES


baisa, mais il demeura un peu plus longtemps à ce baiser qu’à l’autre, parce qu’il avoit mis sa langue dans ma bouche, et, je ne vous mentiray point, ceste façon de baiser me plaist extrêmement. Si bien que voyant que c’estoit une affaire qu’il faut, et qu’à toutes choses il y a commencement, je pris une ferme résolution de complaire à tout ce qu’il me feroit.

Susanne. Fort bien.

Fanchon. Je reçus donc sa langue sous la mienne, où il la fit frétiller longtemps, et demeuray ainsi collée avec luy, goustant, sans penser à autre chose, le premier plaisir, tandis qu’il glissa sa main soubs mon mouchoir de col, où il me prit les tetons, qu’il mania l’un après l’autre, et puis la coula dans le sein le plus avant qu’il put.

Susanne. Voilà un bon commencement.

Fanchon. Et la fin n’en sera pas pire ; car voyant qu’il ne me pouvoit atteindre plus avant, il la tira dehors et la posa sur mes genoux, et toujours en me baisant (4), il leva petit à petit ma jupe avec les doigts, et me venoit à toucher enfin le dessus de la cuisse.

Susanne. Cela s’appelle, comme il faisoit, toujours gagner pays. Je pense que le cœur lui battoit bien.

Fanchon. Vous allez veoir qu’il n’y a guère