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L’ESCOLE DES FILLES.


moi-même son vit dans mon con jusques aux gardes ; il faisoit craqueter le lict en poussant, et je luy repoussois de toutes mes forces. Bref, tout estoit en agitation parmy nous, et ne pouvions plus rien faire entrer par le remuement des fesses ; je sentois les coüillons d’ayse qui battoient la cadence contre les miennes. Enfin, il eslance de plaisir contre moy et me dit qu’il alloit faire un grand coup, dont je serois toute ravie. Je luy dis qu’il se despeschât vistement, et nous nous dismes en suite plus de vingt fois l’un à l’autre : Et tost, m’amour, mon cœur, et quand feras-tu ? lors il commença à faire la descharge et m’en donna le signal en me baisant et me poussant de force toute sa langue dans la bouche. Il me semble (46) encore que j’y suis, quand il eslança par plus de six fois la liqueur amoureuse en moy, et cela se faisoit à petites secousses, et chaque secousse me faisoit mourir autant de fois. Je fis aussi ma descharge avec luy, et pour bien exprimer quel estoit nostre plaisir, tiens, ma cousine, tu aurois esté ravie en extase en voyant seulement comme il toussoit et se tourmentoit sur moy dans le temps que nous achevions de fournir notre carrière.

Fanchon. Non seulement je le crois, ma cousine, mais je sens une émotion toute pareille dans la description que vous m’en faites, et