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L’ESCOLE DES FILLES.


plus belle occasion que celle-là. Ta mère est aux champs et ne reviendra qu’à ce soir, et il n’y a que la servante au logis. Pour elle, on trouvera bien moyen de l’employer à quelque chose, et quand Robinet viendra je luy parleray de toy ce qu’il faut et puis je m’en iray, et si quelqu’un te viendra demander, tu feras dire que tu n’y es pas : Voilà un lict qui est tout propre à vostre besoigne, et si l’on le trouvoit gasté, tu diras que tu t’es couchée dessus. Tu ne mentiras pas, car, si tost qu’il sera venu, il ne manquera pas de t’y adjuster d’une façon ou d’autre.

Fanchon. Mon cœur, je tremble. Et quand j’y seray, le laisseray-je faire, ma cousine ?

Susanne. Vrayement ouy, il le faut laisser faire ; il te mettra son engin dans le tien et te fera bien ayse.

Fanchon. Et cependant n’y aura-t-il plus rien à faire après cela, et ce plaisir me viendra-t-il comme à vous ?

Susanne. Ne te l’ay-je pas desjà dit ? tu n’auras à faire que ce qu’il t’enseignera.

Fanchon. Je vous demande pardon, ma cousine, c’est que je suis ignorante. Mais en attendant qu’il viendra, dites-moy un peu, je vous prie, comme vostre amy vous fait quand vous estes couchés ensemble, afin que je ne sois pas