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L’ESCOLE DES FILLES.


alors, ils le remettent encore une fois dedans et esprouvent le même plaisir.

Fanchon. Comment, s’il estoit abattu, une fille le pourroit-elle bien redresser ?

Susanne. Ouy dea, avec la main, en le frottant doucement, et si tu savois les vertus (23) de la main de la fille, et combien elle a de pouvoir à donner du plaisir aux garçons, tu en serois esmerveillée.

Fanchon. De grace donc, ma cousine, dites-moy comment et en quelle rencontre cela arrive.

Susanne. Voicy comment il arrive : quelquefois que le garçon et la fille sont seuls dans une chambre ou dans un jardin, il n’importe point où, et s’entretiennent de choses indifférentes, le plus souvent ils ne pensent point à se faire bien aises ny à se donner du plaisir, à cause de quelque autre soucy qu’ils auroient en tête, et le garçon voudroit seulement baiser une fois la fille avant de s’en aller, comme par manière d’acquit. La fille qui est faite à cela, si tost qu’elle sent la bouche du garçon contre la sienne, vient à pousser petit à petit sa langue en pointe dedans, et la fait frétiller contre ses lèvres avec un grand ragoust ; que cela met en humeur le garçon, qui la prie de recommencer. Alors, la