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L’ESCOLE DES FILLES.


s’entend par le membre, le manche, le nerf, le dard et la lance d’amour, et quand un garçon est tout nud, on voit cela qui lui pend au bas du ventre, comme une longue tette de vache, à l’endroit où nous n’avons qu’un trou pour pisser.

Fanchon. Oh ! quelle merveille !

(13) Susanne. De plus, il y a deux ballottes dessoubs, qui pendent dans une bourse, qui s’appellent deux coüillons, mais il ne faut pas les nommer devant le monde, et qui sont de la forme, à les toucher, de deux grosses olives d’Espagne ; et tout cela est environné d’un poil frisotté, de mesme qu’aux filles, et qui sied bien à le voir à l’entour.

Fanchon. Je comprends ce que vous me dites, ma cousine, mais pourquoy est-il fait comme cela aux hommes, et à quoy leur peut-il servir ? ce n’est pas seulement pour pisser, autrement ils n’en auroient pas plus à faire que nous.

Susanne. Tiens, m’amour, c’est avec cela qu’ils nous donnent ce plaisir, car quand un garçon aime bien une fille (14), voici comment il luy fait quand il la rencontre seule en quelque part. Il se met à genoux devant elle et luy demande, le plus gracieusement du monde : — M’aimez-vous bien, ma bonne ? car je vous aime bien aussi ; — et tandis qu’il luy dit cela,