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LE COMBAT
DU VIT ET DU CON ET LES RAISONS DE PERRETTE.


LE COMBAT DU VIT ET DU CON.

Un jour un con fringant, à la rouge babine,
Gros, gras, dur, en bon point, bien refaict de cuisine,
Amoureux, chatouilleux, estincellant de feu,
Qui ne demandoit rien que la dance et le jeu,
Morguoit un pauvre vit, et repliant la joue,
Grimassant de ses dents, il luy faisoit la moue ;
Mesme, pour l’attirer au combat amoureux,
L’alloit injuriant, l’appellant rustre, gueux,
Visage de villain, borgne, camard, jeanfoutre,
Bref, les mots plus picquants sous desdain passoit outre.
Ce pauvre vit, paisible, oyant ceste leçon,
Blotti dans sa coquille ainsi qu’un limaçon,
Donnant patiemment à son ire des bornes,
N’avoit pour tout cela daigné lever les cornes,